vendredi 16 juillet 2010

Une prière qui demeure.




Parmi les élèves de mon orphelinat, raconte le directeur de l’asile de Hildesheim près de Hanovre, il y en a un qui est très faible d’esprit. Il a si peu de mémoire qu’il est presque impossible de lui faire apprendre, ne fût-ce qu’un court verset de la Bible, mais il est toujours tranquille et attentif. Un soir, après la prière, il resta le dernier dans la salle et vint tout tremblant vers moi:

-Monsieur, dit-il, je sais aussi prier, moi!

-Vraiment, eh bien! montre-moi comment tu pries.

Il joignit les mains, me regarda d’un air sérieux et récita sans faute ni accroc une strophe de cantique analogue a celle-ci:

Oh! que ta main paternelle

Me bénisse à mon coucher

Et que ce soit sous ton aile

Que je dorme, ô bon Berger

Très étonné, je lui dis:

-D’où sais-tu donc cette prière

-C’est ma mère qui me l’a apprise; elle me la faisait répéter tous les soirs en me couchant.

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