samedi 15 mai 2010

Le petit lézard




Il y avait une fois un roi qui possédait une tour sur une colline. Il fit savoir qu’il avait besoin d’un gardien pour la surveiller.

" Quiconque aura à la défendre " disait-il, " aura une récompense magnifique. "

Un jeune homme vaillant, robuste et courageux, se présenta.

" Tu as une cuirasse, " dit le roi, " un casque, une épée, une lance. Seulement, prends garde à ta mission : personne ne doit entrer dans la tour. Si tu la gardes durant tout l’hiver, ta fortune sera faite !

Assuré de son succès, le jeune homme endossa son équipement et partit pour la colline.
Du haut des créneaux, il observait l’horizon. Parfois des visiteurs s’approchaient.

" Pouvons-nous monter sur la tour ?

Non, l’entrée est interdite !

Et pour quarante sous ?

Ni pour quarante, ni pour cent sous !

Quand ils insistaient, le jeune gardien les menaçait de sa lance.

" Ce n’est pas difficile de garder la tour " pensait-il, " j’aurai sûrement ma récompense. "

Parfois le temps lui paraissait long car, le donjon était isolé et, le jeune homme n’avait pas vingt ans.

Un soir, vers cinq heures, le jeune gardien entendit un petit grattement.

" Est-il permis de monter dans la tour ?

Non, personne ne peut monter !

Je ne suis pas une personne !

Qui donc es-tu ?

Je suis un petit lézard.

La porte doit rester fermée !

Tu n’as pas à l’ouvrir. Il suffit de l’entrebailler. D’ailleurs, je ne resterai pas longtemps : 10 mn.

Le jeune homme pensa :

" Un lézard n’est pas une personne ! Entrebâiller la porte, ce n’est pas l’ouvrir. Dix minutes, ce n’est pas long ! Il lui dit de monter. "

Dès qu’il eut pénétré dans la tour, le petit lézard, qui parlait fort bien, charma son hôte par une conversation passionnante.

Quand il partit, le gardien lui dit :

" Tu pars déjà !

Eh oui, les dix minutes sont passées.

" Il était bien gentil ce lézard ! " songeait le jeune homme.

Le lendemain, à la même heure, vers 5 heures du soir, comme la nuit commençait à tomber, un petit grattement se fit entendre.

" Puis-je monter ?

Ah c’est toi ?

Oui, je ne resterai pas longtemps, un quart d’heure seulement.

Il s’installa près du foyer, puis, au moment fixé il disparu.

Le troisième jour, vers 5 heures, nouveau petit grattement, nouvel appel.

" Puis-je monter ? Je ne resterai pas longtemps : une demi-heure !

Le lézard monta. La demi-heure s’envola comme dans un rêve. Lorsqu’elle fut achevée, le lézard laissa échappait une plainte :

" Ce soir, il fait froid ! Il vente ! Il neige ! Ne me permets-tu pas de passer la nuit dans la tour ? Je me blottirai dans les pierres du foyer et je partirai demain matin ? "

Avec un peu d’hésitation, le jeune homme accepta. La conversation animée se poursuivit jusqu’à minuit. Puis le jeune gardien alla prendre son repos. Mais, il dormit mal cette nuit là. Il se retournait dans son lit, troublé par des cauchemars.

Le lendemain, au réveil, il pensa :

" Ce qui m’ennuie, c’est ce petit lézard ! Je vais le chasser. "

Mais le petit lézard avait grandi pendant la nuit. Il faisait plus d’un mètre de long et un demi-mètre d’épaisseur !

" Je vais le tuer ! " pensa aussitôt le jeune homme. Mais, par mégarde, il avait laissé près de la cheminée sa lance et son épée. Quand il voulu s’en emparer, le monstre bondit sur lui, prêt à le dévorer.

" Je vais ouvrir la porte tout grande ", imagina le malheureux gardien. Sûrement le monstre sortira. Sans casque, sans cuirasse, sans épée, le jeune homme bouleversé descendit l’escalier et sortit laissant la porte ouverte derrière lui.
Comme il arpentait la colline, anxieux, il vit apparaître le roi !

" Que fais-tu là ? C’est ainsi que tu gardes la tour ?

Il m’est arrivé un malheur !

Ah ! Tu as laissé entrer quelqu’un dans la tour !

Oh ! Ce n’était pas quelqu’un.

Comment ?

Un petit lézard et maintenant ... il y a un monstre dans la tour.

Ah ! " dit le roi, " Tu n’as pas su garder la tour. Viens avec moi. "

Comme ils s’approchaient du donjon, la tête du monstre apparut entre les créneaux ; une patte pendant à droite et une autre à gauche. Le corps du monstre remplissait l’escalier et sa queue sortait par la porte.

" C’est ainsi que tu as gardé la tour ?

Le jeune homme était consterné. Le roi qui était très puissant, prit alors son épée et transperça le monstre qui poussa un grand cri. Puis, il dit à ses serviteurs : " Nettoyez la tour ! "

Se tournant avec tristesse vers le jeune gardien, le roi lui dit :

" Quant à toi, tu as perdu ta récompense. "


La leçon de cette légende est facile à saisir :

La tour qu’il faut garder, c’est notre cœur.
Le gardien, c’est chacun d’entre nous.
Le lézard, c’est le péché, d’abord subtil, discret, et bientôt envahissant.
Le roi qui ordonne et qui rétribue, c’est JESUS-CHRIST.
La récompense, c’est la gloire à venir.

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