dimanche 2 mai 2010

TÉMOIGNAGE DE CONVERSION DE HUDSON TAYLOR.




Missionnaire en Chine.

En cet après-midi de juin, seul dans sa maison, il errait désœuvré. Rejetant en arrière ses blonds cheveux bouclés, il entra dans le bureau de son père, et, d'une main nonchalante, feuilleta quelques livres. Il choisit une brochure, c'était un traité religieux.

-Je trouverai, se dit-il, une histoire au début et la morale au bout. Je lirai la première et sauterai l'autre. Car si la maison Taylor, baignait alors dans une atmosphère d'intense piété, Hudson depuis des mois avait délaissé la foi de son enfance. A vrai dire, il eut voulu se faire chrétien. Il l'avait tenté de tout son bon vouloir. En vain des camarades sceptiques l'avaient entraîné. A dix sept ans, souvent vous paraît fade ou mort ce qui vous émouvait tout petit. Déçu, il avait tout rejeté. Or, ce même Jour, sa mère, en villégiature quelque temps chez des amis, se levait de table, avec une singulière résolution. Dans sa chambre, elle tourna la clé et tomba à genoux , bien décidé, se dit-elle, « à ne point se lever qu'avec la certitude de l'exaucement ». Elle pria pour son garçon; elle supplia, elle ne cessa d'intercéder qu'après avoir reçu dans son cœur l'assurance de la conversion du jeune homme. Du même temps, à quelques cent kilomètres de là Hudson parcourait son tract. Une phrase l'arrêta. Quelques mots. Ceux-là mêmes qui avaient saisi John Wesley dans la chapelle morave de Londres au XVII e siècle, après avoir au XVI e bouleversé Martin Luther dans sa cellule et le monde après lui. L'auteur affirmait « l'œuvre accomplie de Jésus-Christ » accomplie ? Que signifiait ce langage? Qu'avait-il donc accompli ce Jésus, fils de Joseph , de Nazareth en Galilée ? Et voici qu'en son âme , comme l'orage subitement emplit un torrent desséché, mille souvenirs accoururent. La voix fraîche de son enfance semblait répondre :

-Tu le sais. En expirant, le Christ l'a dit; tout est accompli. Pour nous , le fils de Dieu s'est donné. Non pour nous seulement, mais pour le monde entier. Et comme un éblouissement, James Hudson Taylor connut la grande lumière tombée de la croix où agonisa pour nous l'Unique. Ce que nul ne peut taire, Dieu la fait, et maintenant, rien ne sépare plus du maître du monde. Entre lui et nous plus aucun obstacle Dieu a signé la paix.

Le Christ Jésus s'est fait mon frère. Mon châtiment, ma faute , il les a pris à son compte. Je suis enfant de Dieu. Depuis des années, Hudson avait entendu ces mots. Des mots ! Et tout à coup la , Dieu les lui rendait vivants, personnels. Le Dieu vivant lui parlait, se donnait à lui. « - Une nouvelle pensée me vint aussitôt, racontait Taylor, plus tard. Si tout est accompli, si ma dette est payée, que me restait-il à faire ? Sur le champ resplendit en mon âme la joyeuse conviction, par le lumière de l'Esprit Saint, que rien ne me restait à faire sinon tomber à genoux, accepter mon salut, mon sauveur. le louer à Jamais.

Lorsque mère et fils se retrouvèrent, le garçon voulut annoncer la grande nouvelle, qu'il n'avait pu confier à aucune lettre: -je sais, mon enfant, dit la mère. Depuis quinze jours, je me réjouis des bonnes nouvelles que tu as à m'apprendre. »

Le garçon de s'étonner: comment savait-elle ? Elle le conta. Et lui, dans sa foi neuve se sentit raffermi. La prière au Dieu vivant pouvait donc être « comme une affaire que l'on traite avec Dieu, pour soi-même ou pour d'autres. » de sa vie, il ne devait plus oublier la leçon. Tout son labeur, tous ses gestes porteraient désormais l'empreinte de cette foi naïve et forte.

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